Proposée depuis le mois de juin dernier, l’offre publique d’achat (OPA) amicale de Solvay sur Rhodia vient d’être clôturée. Le groupe Solvay détenant désormais plus de 95 % du capital de Rhodia.
C’est un tournant pour l’histoire des deux entreprises qui voient ainsi la création d’un acteur majeur mondial de la chimie. Il pèsera quelque 12 milliards d’euros de chiffre d’affaires et aura plus de 28 000 salariés répartis dans 40 pays.
Dans une déclaration commune, les PDG des deux groupes au sortir de cette opération, affirment que « l’intégration des deux groupes va maintenant démarrer et nous nous réjouissons de pouvoir donner naissance à un nouvel acteur majeur de la chimie, résolument engagé dans le développement durable, l’innovation et la recherche de l’excellence opérationnelle ».
A ces mots qui se veulent rassurants, la CFDT n’en demeure pas moins vigilante. Depuis l’annonce de la démarche de rapprochement, les deux liaisons travaillent ensemble, avec la fédération. Le projet industriel présenté et analysé montre qu’il est cohérent, car il y a une volonté de développer les points forts des deux groupes, leurs activités étant complémentaires. Mais la nouvelle Direction devra gérer cette complémentarité dans de bonnes conditions pour en faire un véritable succès durable. Le maintien du tissu industriel du nouveau groupe, le développement de l’innovation et de la recherche sont des conditions impératives. Pour la CFDT, l’emploi est bien entendu la priorité majeure, les directions ayant annoncé que des économies allaient être réalisées dans le cadre des synergies liées à la fusion.
Pour les militants, cette page de l’histoire des deux groupes, qui s’ouvre aujourd’hui, doit marquer le renouveau du dialogue social, en plaçant le salarié au cœur du projet du groupe. La CFDT a d’ores et déjà revendiqué la reprise et l’amélioration, dans le nouveau groupe, de l’accord mondial de responsabilité sociale signé par Rhodia et l’ICEM ainsi que la création d’un Comité d’entreprise mondial. Elle souhaite aussi que la question des statuts des salariés soit traitée en priorité et que les accords de gestion prévisionnelle des emplois et des compétences soient améliorés afin de limiter au maximum les futurs impacts de la fusion. Le social doit aussi être le gagnant de cette OPA !